ment propre à s’associer aux autres, arts et principalement
au drame. Mais que de scrupules,
ou du moins de méditations, cette association
impose à l’esthéticien réfléchi ! Le drame vit de
vérité, d’observation et d’analyse ; il est vrai ou
il n’est pas. Mais la musique n’est-elle pas
essentiellement lyrique, subjective, incapable
d’analyse ? a-t-elle rien à voir avec le vrai ?
Qu’est-ce donc alors que l’opéra ? Autrefois, il
passait pour un genre en somme frivole et
venait immédiatement au-dessus du ballet dont
au surplus il ne se séparait pas. Mais voici que
notre époque en a fait un grand genre, que
Wagner a prétendu en faire le plus grand des
genres, si du moins les œuvres de Wagner sont
des opéras, ce qui est à examiner.
Sur toutes ces questions Nietzsche a prodigué des vues qui portent fort loin.
Des trois périodes en lesquelles nous avons sommairement divisé le développement de’sa pensée sur l’esthétique musicale, nous n’étudierons ici que la première.