poètes allemands, le langage se montre si malade
et impuissant à exprimer les subtils secrets du
cœur. Mais visiblement cette théorie doit, en tant
que théorie, être mise au compte des grandes
étourderies romantiques. La tendance cependant
en est très importante. Elle ne va pas à moins
qu’à faire usurper par la musique la fonction de
la poésie.
C’est, dirait Nietzsche, que la poésie ne peut plus la remplir. Ne serait-ce pas que les sensibilités sont devenues moins fines et que l’habitude des émotions plus matérielles de la musique a contribué précisément à amortir et alourdir leur réaction aux rythmes plus secrets, et aux nuances intellectuelles de la poésie ?
La seconde des théories auxquelles il a été fait allusion a pour objet une caractéristique comparative de la musique ancienne et de la moderne. Nietzsche ne cessera désormais de préciser cette comparaison, dont on peut même dire qu’elle fournira les fondements de son esthétique musicale définitive. Déjà il se montre