sants. La prédominance du matériel sur l’intellectuel,
de la commotion nerveuse sur l’exaltation
sentimentale, caractérise les voluptés que
procure un art musical savant et corrompu. Et
cette corruption n’est pas esthétique seulement,
elle menace l’intégrité de la pensée et de la
volonté chez l’auditeur. La jouissance de la
musique peut en venir à ne différer qu’en
degré plutôt qu’en nature de celle qu’on demande
aux stupéfiants. Quelles sont donc les
lois, les fermes lois éternelles, lois aussi saintes
que celles des nombres, que la musique doit
observer pour que la luxuriance, les prestiges
de ses jeux matériels, si loin qu’ils aillent, portent
l’enchantement à l’esprit et aux sens en
même temps ? Quelle est, de ce haut et nécessaire
point de vue, la signification et la valeur
de la révolution opérée, du moins commencée
dans la musique, par Wagner ? Que penser de
la place si grande prise depuis quelques années
par la musique parmi les plaisirs des civilisés ?
En outre, la musique semble merveilleuse-