les choses, nos exigences à leur égard sont infinis
et nous ne nous en désempètrerons jamais.
Nulle disposition n’est plus ennemie de la vision
séduite et sans arrière-pensées de l’artiste.
Nous rectifierions en ce sens l’explication que
Nietzsche donne du manque de naïveté des
artistes modernes et de la flétrissure qui en
peut résulter pour l’art. Cette réserve n’ôte rien
à la justesse psychologique de son observation
et l’on goûtera plus que de la justesse, des trésors
de discernement, dans ces trois lignes :
Le type étonnamment sévère de l’adolescent, le Siegfried de l’Anneau du Nibelung, seul, un homme pouvait l’engendrer et, à la vérité, un homme qui a trouvé tard sa propre jeunesse[1].
Le personnage de Siegfried, reconstitution nostalgique d’une jeunesse que l’âme n’a pas connue, et non pas souvenir direct et naïf des sensations de l’adolescence, que cela est finement vu ! Non ! Siegfried lui-même n’est pas homérique !
- ↑ Richard Wagner in Bayreuth, p. 503.