tion du Richard Wagner et qu’il désigne de
la façon la plus nette, en y attachant le nom de
Zarathustra. Cet état d’esprit n’est pas tout
Nietzsche. Il en est, si l’on veut, la moitié. Il est
l’impénitente moitié romantique, fanatique et
barbare de cet amant du classicisme, de la Grèce,
de la Renaissance et de la Méditerranée.
Comme philosophe, comme artiste, Nietzsche est avant tout un critique, très puissant, très aigu, de la civilisation moderne. Au début, il rattache cette critique à des spéculations métaphysico-esthétiques à demi d’emprunt. Mais on sent bien qu’elle est excitée et approvisionnée d’informations extraordinairement pénétrantes par son tact de psychologue et sa sensibilité morale merveilleusement susceptible. La valeur d’une civilisation se juge par la qualité du type humain dans l’élite. Or, de bonne heure, Nietzsche a été averti par des impressions délicates et douloureuses de tares profondes dans l’intelligence et la sensibilité de l’élite moderne : désenchantement de Schopenhauer, de Wagner, des pen-