impuissances de l’âme germanique, par le fait
que les Allemands n’avaient jamais été dans
l’ordre de la civilisation des initiateurs, des
créateurs, mais toujours de paresseux épigones ;
que les rayons des civilisations brillantes et
fortes créées sous d’autres cieux ne leur étaient
arrivés que tardifs et pâlis ; dans cette condition
historique, leur disposition psychologique dorainante
devait être le regret, la vaine aspiration,
le rêve ; et l’expression de cette disposition, la
musique.
Cette période de nihilisme musical correspond à la crise de scepticisme passionné sur toutes choses dont Humain trop humain constitue le principal témoignage. Nietzsche se forma par la suite une conception plus modérée. Après avoir furieusement déprécié sa première idole, qui n’avait pas été seulement la musique, mais la création esthétique en général, il trouva la voie de l’accord avec lui-même. Il s’appliqua à distinguer le sain et le malsain en art. Il définit avec une lucidité et une précision merveilleuses