1. — Nietzsche s’aperçoit, en effet, que ce n’est pas seulement en pratique, mais théoriquement, que Wagner traite la musique en art subordonné.
Wagner signale comme l’erreur propre au genre de l’opéra qu’on y ait fait de la musique, qui est un moyen d’expression, le but, et réciproquement, de ce qui est le but de l’expression, un moyen. Ainsi la musique passe à ses yeux pour moyen d’expression[1]… Il y a donc lieu de demander à l’audition d’une symphonie : si la musique est ici moyen d’expression, quel est le but ? Celui-ci ne peut résider dans la musique ; ce qui est, par son essence même, moyen d’expression, doit se rapporter à quelque chose qu’il ait à exprimer. Wagner répond : c’est le drame. Faute de celui-ci, il tient la musique pour un monstre : ce qui suggère cette question : « À quoi rime alors le bruit[2] ? »
Et Nietzsche saisit très opportunément l’occasion d’une remarque que nous lui reprochions