de l’épouvantable insécurité de toutes les conditions,
étaient incités avec le plus de force. Il nous suffit
d’avoir reconnu que le charme propre et par suite la
genèse de cette nouvelle forme d’art résultent de la
satisfaction d’un besoin complètement inesthétique,
de la glorification optimiste de l’homme en soi, de
la conception qui fait de l’homme primitif l’homme
artiste et bon de nature.
L’idée est ingénieuse et son développement agréable. Mais Nietzsche ne commet-il pas une confusion ? Autre chose est ce paganisme aimable, un peu béat, qui confond l’art avec la bergerie, qui exprime jusqu’aux extrêmes violences du sentiment en périphrases de cour et qui fait en effet partie de ce qu’on pourrait appeler la tradition vulgaire de l’opéra ; autre chose cette noblesse choisie de langage de Racine, de Rameau ou de Gluck, qu’un barbare peut bien qualifier de convention, mais qui est, à vrai dire, le style, c’est-à-dire l’art lui-même. Jecrains, dis-je, que Nietzsche, le Nietzsche de 1871, ne fasse pas suffisamment cette distinction, parce qu’il esttrès rare que les Allemands la fassent et qu’il était encore bien