tains gestes sont attachés à l’expression d’un
sentiment ; ils font corps avec lui ; ils sont lui.
même. Ce n’est pas du tout par réflexion que
nous nous représentons le sentiment mimé sous
nos yeux soit par une personne qui l’éprouve,
soit par un acteur qui l’imite ; c’est instinctivement.
Il se produit chez nous « par sympathie
une innervation des mêmes parties du visage
et des mêmes membres dont nous percevons le
mouvement[1] ». Ce phénomène d’innervation
et les mouvements qu’il détermine étant invariablement
associés aux autres éléments constitutifs
du sentiment, ils surgissent à sa suite
dans la conscience, et, à vrai dire, nous « vivons »
bien plutôt que nous ne concevons le sentiment
mimé devant nous.
Ces observations déterminent lô rôle de la mimique dans l’expression esthétique du sentie ment.
Reste l’élément « quantitatif » ou intensif. Celui-ci ne se peut traduire ni par le geste ni par la
- ↑ T. IX, p. 93.