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nent à nous, aux riches, aux actionnaires. Dans beaucoup de pays, en Prusse par exemple, des stipulations spéciales ménagent à l’État des avantages très incertains dans un avenir très éloigné. L’association de la classe ouvrière les rendrait et beaucoup plus proches et beaucoup plus considérables. Mais cette circonstance n’atteint en rien le fait précédent.

Sans cette intervention de l’État, dont la garantie d’intérêts était peut-être la forme la plus atténuée, il se pourrait faire que le continent n’eût pas une seule ligne de chemins de fer à sa disposition.

Quoi qu’il en soit, l’État dut en passer par là. La garantie d’intérêts constitue une intervention importante, extrême de l’État. Elle s’est produite en faveur d’une classe qui, riche et bien nantie, dispose de tout le capital, de tout le crédit. Elle aurait pu renoncer à cette assistance beaucoup plus facilement que vous. Elle n’en a pas moins été réclamée par toute la bourgeoisie.

On ne s’écria cependant pas que la garantie d’intérêts constituait une intervention « inadmissible » de l’État. On ne déclara point que la garantie d’intérêts menaçait le « self-help » des riches, fondateurs de ces sociétés par actions. On ne représenta point la garantie d’intérêts comme entachée de « socialisme » et de « communisme ».

Quand on vous parle de cette revendication, on vous oppose, sans le moindre prétexte, des discours sur l’inutilité de l’intervention, sur le danger qu’elle fait courir au « self-help », sur la part de socialisme et de communisme qu’elle contient. Répondez comme je viens de le faire. Ajoutez encore cette remarque : si, depuis