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Vous parlez aux travailleurs, monsieur Schulze. Vous écrivez un catéchisme des travailleurs, et c’est ainsi que vous leur décrivez la forme du travail dans la société actuelle : « L’un, par exemple, fabrique du drap, un autre des habits, un troisième de la chaussure, celui-ci des meubles, d’autres construisent des maisons, s’occupent d’agriculture et de l’exploitation des mines, etc., et chacun donne les produits gagnés qu’il n’emploie pas pour lui-même en échange contre les produits des autres. »

En d’autres termes, vous décrivez la situation des travailleurs comme s’il ne s’agissait que d’un monde d’entrepreneurs. Dans votre fantaisie dorée tous les travailleurs de fabriques, ces parties de la machine d’une grande production commune, se transforment en petits entrepreneurs autonomes qui possèdent des produits gagnés et les vendent pour leur propre compte !!!

C’est selon vous la forme de travail dans la société humaine actuelle et ce que vous vouliez développer, c’est la manière dont la société humaine détermine le travail dans la forme et la nature de son exécution.

Puisque vous avez pu faire une erreur si grossière, pouvons-nous croire encore à votre bonne foi ! Car, si peu que vous connaissiez en détail les choses d’économie politique, autant que vous soyez resté même dans la sphère de l’économie vulgaire le petit juge de district que vous étiez primitivement, il n’est pas permis d’aller jusque là. Chaque enfant connaît assez nos conditions actuelles pour éclater de rire devant cette description du procédé de travail dans la société actuelle.

Vous résolvez la question sociale beaucoup plus rapidement que moi et sans le moindre obstacle, mais sur le papier seulement. Vous escamotez les