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les autres, mettre réciproquement nos produits à notre disposition mutuelle, mais nous le devons, si nous voulons arriver à la satisfaction complète de nos besoins par notre travail. »

Bim ! boum ! boum !

« Car, continuez-vous, à la thèse posée par nous plus haut : Qu’en dehors de la société humaine les besoins de l’homme isolé surpassent de beaucoup ses forces, et que le dépérissement est son lot certain, nous avons irrévocablement opposé cette autre : Que dans la société humaine, par l’échange réciproque des produits du travail et des moyens d’assistance, les forces de l’homme dépassent de beaucoup ses besoins. »

Eh bien, monsieur Schulze, la première de ces deux phrases que vous alléguez en gros caractères, qu’en dehors de la société humaine les besoins de l’individu isolé surpassent ses forces, et que le dépérissement est son lot certain », est incontestablement vraie et vraiment incontestable. Elle est généralement vraie, et se rapporte à tout homme, même à Léonor Reichenheim, comme je vous en ai déjà fait la remarque, et comme vous l’admettez vous-même en l’appliquant à l’homme tout court, ce qui veut dire à tous les hommes.

Mais la seconde phrase que vous opposez à la première, en caractères tout aussi gros, que : dans la société humaine les forces de l’homme dépassent de beaucoup ses besoins, celle-là est-elle aussi généralement vraie ? est-elle applicable à tous ? Quant à Léonor Rciclienheim et beaucoup d’autres qui se trouvent dans une situation pareille ou même moins fortunée, elle est vraie, au plus haut degré, et dans des proportions différentes.