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tre verbiage sans suite, contiendrait des phrases qui admettent aussi et reconnaissent parfaitement la nécessité d’un changement de la forme de production, la forme et nature de l’exécution du travail dont la société humaine d’aujourd’hui empreint le travail social.

Certainement vous ne craignez rien tant que d’observer de plus près votre propre phrase : que la société humaine est l’élément qui détermine la forme et la nature de l’exécution du travail.

Nous avons vu comme vous délayez cette phrase à l’explication de laquelle vous consacrez tout un article, vous payant de généralités vides, au lieu de serrer la question de près. Voyons comment vous la développez plus loin. Vous continuez en ces termes (p. 12) :

« Tâchons de démontrer comment ces rapports se trouvent liés à la circulation qui, comme nous l’avons vu, remplit la vie de l’individu, et comment les exigences de la vie individuelle et les conditions des rapports sociaux s’accordent.

« Besoin, — effort, — satisfaction étaient les trois côtés par lesquels cette circulation se présentait à nous. Si nous les observons séparément de plus près, nous remarquons une différence essentielle entre eux. Avec le besoin et la satisfaction, c’est-à-dire le commencement et la fin de cette circulation mentionnée qui se confond mutuellement l’un dans l’autre pour renaître toujours l’un de l’autre, nous avons devant nous quelque chose de personnel au plus haut degré, car cette combinaison alternative ne peut avoir lieu que dans la même personne, sans qu’une autre y prenne part. Il n’y a pas de besoin qui puisse trouver sa satisfaction dans un autre, excepté celui qui l’éprouve et vice versa. Je ne puis communiquer ni ma faim, ni ma soif, ni ma fatigue à un homme rassasié et dispos, et je n’en serai ni plus rassasié, ni plus réconforté, si quelqu’un mange ou dort