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sieur Schulze, je vous ai suivi textuellement, copiant mot pour mot votre livre et le commentant, afin que, comme je l’ai dit au commencement, aucun de mes lecteurs ne puisse penser que je ne prends chez vous que l’absurde et que je passe le beau sous silence, et afin que chacun voie ce qu’on peut conclure de vos paroles et quel salmigondis sans nom (unglaublich gedankenlosen Brei) présente votre écrit. Pourtant je ne peux pas toujours suivre cette méthode et copier votre livre sans l’abréger. Mes lecteurs s’endormiraient et moi-même je mourrais d’ennui. Et d’autre part, si je voulais copier textuellement votre livre et l’expliquer, le mien prendrait une dimension qui lui nuirait et le rendrait inaccessible aux lecteurs auxquels il est destiné. Je tâcherai désormais, autant que le permettra leur nature chaotique, de résumer vos discours et de ne citer mot à mot que les passages qui sont la fleur de l’absurdité. Et même pour ces passages-là je serai très généreux et, tenant compte du temps et de l’espace, je vous ferai grâce de la plupart.

Sous le titre de moyens auxiliaires du travail, vous n’employez pas moins de trois pages pour traiter cette simple proposition : que la nature humaine suppose le travail. Vous l’appelez dans votre langue trouble un moyen provisoire prêté par le travail à la nature humaine.

Ici vous laissez échapper un aveu (p. 10) :

« Avant d’entreprendre une occupation quelconque, un travail dans le but d’acquérir, il faut avoir soin de se procurer les matières premières, les instruments et enfin les moyens de subsistance nécessaires pour soi-même et pour ses compagnons pendant toute la durée du travail. »