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tirait tout le capital industriel du pays, le fonds destiné à payer le salaire des travailleurs. »

Il ne me vient pas même à l’esprit de relever toutes les faussetés contenues dans ce passage. Deux remarques seulement. Vous employez ici l’artifice propre à l’entrée en campagne contre une chose que personne n’a proposée, à laquelle personne n’a songé. Personne de nous n’a proposé à obliger l’État d’assister les travailleurs par des aumônes.

En outre, monsieur Schulze, l’Etat ne pourrait-il pas introduire dans nos conditions de production un changement en faveur des classes travailleuses ? — Cette question dans la négation de laquelle vous pourriez avoir tort ou raison, — vous ne pourriez la traiter qu’après avoir développé les bases économiques : la valeur, l’échange, la concurrence, le capital, etc. Alors vous auriez pu au moins prendre l’air d’avoir déduit et démontré l’impossibilité et l’inadmissibilité de toute intervention de l’État, d’après l’analyse des institutions économiques. Jusqu’à présent vous n’avez encore expliqué aucun des phénomènes économiques ; vous n’êtes qu’à la septième page de votre Catéchisme. Les travailleurs n’ont pas encore appris de vous la moindre chose sur la valeur, l’échange, la concurrence et le capital, etc. ! Vous êtes encore à la plus élémentaire des introductions générales et déjà ici, quand vous n’avez pas même essayé de donner la moindre explication des lois économiques, vouloir déclarer l’impossibilité de toute intervention de l’État, ce n’est qu’une pure supposition.

Vous convenez par là que votre but n’est pas d’instruire les travailleurs en leur donnant des conclusions pratiques déduites de connaissances éco-