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rapports historiques et sociaux déterminés, qui définissent même leurs forces individuelles en tant qu’elles ont leurs racines dans la civilisation (Bildung). Et pourtant après avoir dit :

« L’homme atteint la satisfaction de ses besoins par l’emploi raisonnable des forces que la nature a mises en lui, » vous continuez immédiatement : « Par là nous arrivons à la détermination fondamentale de la position de l’individu, en ce qui touche son existence, vis-à-vis de la société humaine, au devoir du souci de soi-même, etc. »

C’est par là, monsieur Schulze, que vous arrivez à ce premier principe fondamental ! C’est-à-dire c’est par là que vous faites une observation vraie, s’il s’agit de l’état de nature ; mais, par un grossier tour de passe-passe, vous voulez faussement l’appliquer à la société humaine, que vous n’avez encore nullement observée, dont vous n’avez pas examiné les institutions, sans vous demander si les institutions sociales existantes ne changent, n’effacent, ou peut être ne bouleversent complètement cette détermination qui n’a de valeur qu’en face de l’état de nature.

D’une détermination résultant de l’idée de l’état de nature, en vous servant de ce simple par là comme d’une planche à bascule, du pur état de nature vous franchissez d’un bond toute la longue série des développements et des rapports historiques et vous tombez dans les institutions sociales actuelles ! C’est le saut par-dessus l’histoire et la civilisation tout entière, en comparaison de laquelle le saut acrobatique par-dessus le Niagara est un pur enfantillage ! « Par là », monsieur Schulze, c’est-à-dire, par ce qui serait très admissible comme