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cette conséquence, que, pendant tous ces temps, l’activité des travailleurs, n’ayant jamais pu suffire à leurs besoins futurs et n’ayant pas d’autre compensation que la satisfaction des besoins présents, n’a pas été un travail humain, mais une activité d’animal.

Ce sont, quoi que vous disiez, les conséquences inéluctables de votre spirituelle définition. Encore une fois, comment en arrivez-vous à des conclusion à ce point arbitraires, et conduisant à des résultats si ridicules ? Je vais vous le dire, monsieur Schulze !

Chez vous, le capital est devenu religion ; c’est pourquoi il produit tout à fait les mêmes phénomènes, le même renversement, le même bouleversement, dans tous les rapports économiques, que produit la foi dans le monde religieux, au point de vue des rapports naturels.

De même que vous interprétez, depuis le commencement, la production comme un gain, vous ne comprenez aussi, d’une manière tout à fait analogue, sous le nom de travail, qu’un acte d’accumulation de capitaux, d’épargnes et de mises en réserve pour les besoins futurs. Dans votre tête de petit bourgeois, tous les rapports réels se déplacent à votre insu, d’une manière si contradictoire, que vous ne voyez le travailleur que dans le capitaliste qui taille tous les ans les coupons de ses actions de chemin de fer Cologne-Minden, etc., et les met en réserve, tandis qu’au contraire vous ne pouvez voir, dans le véritable travailleur, que l’activité de l’animal qui pourvoit à ses besoins momentanés.

Vous continuez :

« Ainsi, le but du travail est la satisfaction des be-