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et la faim ou le désir de manger que le besoin de boire et la soif ou le désir de boire, que le besoin de repos et la fatigue ou le désir de se reposer, étaient exactement la même chose.

Mais devant votre pénétration cela n’est plus soutenable ! Vous distinguez entre un besoin et un désir particulier de satisfaction, renfermé dans ce besoin.

Voilà l’instruction que vous donnez à vos ouvriers ? Comme les gens doivent s’en retourner en triomphe chez eux, comme ils doivent se sentir instruits, après avoir appris que la faim et la soif ou le désir de manger et de boire, la fatigue ou le désir de se reposer, sont des choses différentes du besoin de manger et de boire ou du besoin de se reposer !

Cette absurde phraséologie et ces pléonasmes constituent la base fondamentale que vous donnez à vos discours politico-économiques. Et sans doute elle est aussi la base théorique conforme à ces discours, dans lesquels, depuis le commencement jusqu’à la fin, comme nous le verrons, on ne distingue rien autre que ce fatras, que cette bouillie de paroles qui doit former une couche épaisse autour du cerveau de l’ouvrier et même de tous les civilisés qui ne possèdent pas la force critique nécessaire pour réduire ce verbiage à sa complète nullité intrinsèque.

Après cette brillante distinction entre le besoin de repos et le désir de se reposer, vous continuez immédiatement en ces termes :

« Mais on n’atteint ordinairement la satisfaction que par une activité, un effort. Les pigeons rôtis ne tombent pas dans la bouche des gens (les idées encore moins, monsieur Schulze) ; on ne trouve pas dans la rue pain,