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Comme ces travaux, en général, n’étaient entrepris que pour ne pas laisser dans une oisiveté complète des gens qu’on devait nourrir, ils ne travaillaient qu’à tour de rôle, deux ou trois jours par semaine. (Garnier-Pagès, ibid.)

De cette manière, on ne pouvait qu’atteindre le but de cette calomnie préméditée. Et il le fut si bien que, comme l’on voit encore aujourd’hui, après quinze ans, on jure dans toute l’Allemagne que Louis Blanc a organisé les ateliers nationaux selon les principes socialistes, destinés au travail productif ; mais qu’il a fait un fiasco honteux.

On le voit, la calomnie est devenue une grande puissance, une force européenne ! Cette calomnie fut portée alors par les journaux dans toute l’Europe, obligeamment accréditée, répétée, et quoique Louis Blanc l’eût cent fois réfutée, à l’heure qu’il est, elle règne encore tranquillement en Allemagne.

Telle est la vérité historique sur les ateliers nationaux de Louis Blanc en 1848 ! Par quoi terminerons-nous cet article ?

Eh bien, pour nous débarasser de tristes réflexions par une fin amusante, retournons au commencement, semblable au serpent qui se mord la queue. Maintenant qu’on a entendu les preuves historiques, et que la nature de ces ateliers nationaux est connue, qu’on lise encore une fois l’endroit cité au début de l’article extrait de la Volkszeitung ! Il causera dans ce moment au lecteur un tout autre plaisir. Mais il faut qu’il soit complet. Qu’on prenne une physionomie bouffie de sagesse, qu’on lève le bras droit, qu’on étende le pouce, qu’on le courbe en arrière, et en accentuant énergiquement dans les endroits convenables et de la voix, et du pouce levé en l’air, qu’on lise d’un toc traînant :