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lesquels les ateliers nationaux furent organisés, ne portent que (on n’a qu’à voir le Moniteur) la signature de M. Marie.

Le directeur des ateliers nationaux, M. Emile Thomas, a écrit une œuvre : l’Histoire des ateliers nationaux, où il fait (p. 200) l’aveu suivant :

M. Marie me fit mander à l’Hôtel de Ville. Après la séance du gouvernement, je m’y rendis, et reçus la nouvelle qu’un crédit de cinq millions était ouvert aux ateliers nationaux, et que le service des finances s’accomplirait dès lors avec plus de facilité. M. Marie me prit ensuite à part, et me demanda fort bas si je pouvais compter sur les ouvriers. — Je le pense, répondis-je ; cependant le nombre s’en accroît tellement, qu’il me devient bien difficile de posséder sur eux une action aussi directe que je le souhaiterais. — Ne vous inquiétez pas du nombre, me dit le ministre. Si vous les tenez, il ne sera jamais trop grand ; mais trouvez un moyen de vous les attacher sincèrement. Ne ménagez pas l’argent, au besoin même on vous accorderait des fonds secrets. — Je ne pense pas en avoir besoin ; ce serait peut-être ensuite une source de difficultés assez graves ; mais dans quel but autre que celui de la tranquillité publique me faites vous ces recommandations ? — Dans le but du salut public. Croyez-vous parvenir à commander entièrement à vos hommes ? Le jour n’est peut-être pas loin où il faudrait les faire descendre dans la rue. »

Écoutons à présent l’ennemi des socialistes, M. de Lamartine (Histoire de la Révolution de Février, p. 2) : Il dit en parlant des ateliers nationaux :

« Quelques socialistes modérés alors, et ensuite excités et possédés de l’esprit de faction, réclamaient