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nationales françaises du siècle passé réunissaient en elles tout le génie et toute l’intelligence de la France ; pendant ce temps il n’y avait pas une seule idée en France qui dépassât les buts poursuivis par ces assemblées ! Dans la littérature et dans la philosophie de cette période, il n’y a pas une seule idée qui n’agitât et ne fît battre le pouls de ces assemblées et ne fût l’objet de leurs tentatives de réalisation ! Elles étaient donc au sommet de la plus sublime hauteur théorique de leur temps !

Elles étaient devenues l’esprit vivant de leur temps et de leur pays. De là le pouvoir avec lequel elles en disposaient, l’enthousiasme entraînant dont elles remplissaient le monde !

Mais vous, messieurs, comme je vous l’ai déjà dit, vous placez votre honneur précisément à ne pas vouloir être à la hauteur théorique ; vous croyez être pratiques, en n’aspirant à rien de ce qui est au-dessus de l’intelligence du dernier épicier du pays !

Le rabaissement intellectuel, c’est le niveau que vous, habitants natifs des marais, ne dépassez pas par principe, en vertu des principes élémentaires de la vie !

Tandis que le cours des pensées de notre siècle est entraîné dans un mouvement irrésistible, et que sous le rapport politique, national et social, il a atteint une hauteur de laquelle toute la Constitution prussienne, le duché légitime d’Augustenburg et l’intégrité de la Constitution fédérale apparaissent comme la pétrification d’une période de civilisation depuis longtemps passée, vous vous occupez de questions qui, il y a 40 ou 50 ans, auraient pu présenter un intérêt secondaire, et vous essayez de les résoudre avec des moyens qui n’auraient pas