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un individu ; c’est un type ; c’est l’expression de notre bourgeoisie.

Quand l’autre jour à la chambre M. de Blankenburg opposa les Quitzows[1] du passé aux Schulze et aux Müller du présent, M. Schulze put déclarer, aux applaudissements du parti progressiste, qu’il voyait la bourgeoisie symbolisée dans son nom, et non pas sans quelque rapport avec sa personne.

Ce que la chambre dans sa bruyante joie ne comprit pas, c’est que ces mots de M. Schulze furent la sentence de mort la plus formelle qui ait été jamais prononcée de la bourgeoisie ! Mais ces paroles sont absolument vraies.

Partout, partout où nous portons nos regards, le même phénomène de classe !

Dans la littérature ils s’appellent Julien, dans la chambre parti progressiste, dans la presse Zabel et Bernstein, dans l’économie Schulze !

De là leurs grands succès dans les combats pratiques et politiques !

Comme elle s’étonne, cette plèbe bornée, que la monarchie et la vieille aristocratie, habituée à gouverner, ne veulent pas s’incliner devant elle ! Cela nous offrirait un spectacle singulier.

Comme elle s’étonne, d’autre part, de ce que l’abîme ne veuille absolument pas s’ouvrir en sa faveur, pour engloutir tout ce qui lui résiste ! Avec quelle surprise elle contemple les Assemblées nationales françaises du siècle passé, sans pouvoir comprendre pourquoi ce qui était possible à ces Assemblées est impossible pour elle.

Mais comprenez donc, messieurs ! Les assemblées

  1. Ancienne famille noble de l'ancien marquisat de Brandenbourg.