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La vanité des hommes m’en répond, bien que ce soit l’intérêt vital de votre parti de vous défendre. Il arrivera de nouveau ce qui est arrivé lors de la publication de mon Julien, quand le rédacteur en chef du Journal national, M. le Dr Zabel, disait à qui voulait l’entendre : « Je l’ai dit, je l’ai toujours dit, » tandis qu’au contraire il prodiguait dans sa feuille les éloges les plus exagérés au Julien en question par la plume de M. Titus Ulrich !

Les choses se passeront de nouveau ainsi, dis-je. Avec votre ignorance et votre incapacité de penser, sans exemple, que j’ai démontrée, personne ne voudra paraître si peu instruit et si incapable, personne ne voudra se trouver à votre niveau, chacun voudra vous être supérieur. Peu à peu on deviendra toujours plus froid à votre égard, jusqu’à ce qu’on arrive au fameux je l’ai toujours dit.

D’abord on vous soutiendra ; puis, dans la suite, entre quatre yeux, dans un cercle d’amis, on dira toujours plus haut qu’assurément vous êtes un représentant très incapable, un véritable enfant terrible. Vous finirez par devenir un individu compromettant, dont personne ne veut plus et dont chacun évite le contact, pour ne pas devenir ridicule !

Tout cela ne tardera pas d’arriver ; c’est comme si vous étiez déjà mort et enterré.

Mais qu’y gagnera-t-on ?

Nos bons compères sacreront roi de nouveau un autre imbécile !

On peut alléguer ici avec un léger changement ces vers de Goethe :

On s’est débarrassé d’un imbécile
Et les imbéciles sont restés.

En effet, M. Schulze n’est malheureusement pas