En alléguant le demi-savoir qui selon vous me caractérise, monsieur Schulze, vous me forcez de toucher à ce sujet ; eh bien, je n’ai pas à rougir de mes études ! J’ai élaboré de grandes œuvres de
dans un article de son Arbeitgeher. M, Wirth m’accuse de falsification ;
selon lui, je m’appuie avec une impudence sans
pareille sur Bastiat, pour avoir de mon côté un aussi grand
nom que celui de M. Bastiat. Dans l’œuvre présente, j’ai suffisamment
réduit ce grand Bastiat à sa nullité, et naturellement
je suis plus qu’indifférent à ce que Bastiat accepte ou
démente une chose.
Mais voici toutefois, monsieur Schulze, l’endroit de Bastiat que
j’avais en vue, quand je faisais observer que même Bastiat, le
plus menteur des économistes avant vous, ne niait pas cette
loi. En résumant ce qu’on avance contre là concurrence libre
{Harm. écon., p. 392), il fait mention de cette loi du salaire
de travail et en juge de la manière suivante : « Il en résulte
que le salaire tend à se mettre au niveau de ce qui est rigoureusement
nécessaire pour vivre, et, dans cet état de choses,
l’intervention du moindre surcroît de concurrence entre les
travailleurs, est une véritable calamité, car il ne s’agit pas pour
eux d’un bien être diminué, mais de la vie rendue impossible.
— Certes, il y a beaucoup de vrai, beaucoup trop de vrai en
fait dans celle allégation. Nier les souffrances et l’abaissement
de cette classe d’hommes, qui accomplit la partie matérielle
dans l’œuvre de la production, ce serait fermer les yeux
à la lumière. A vrai dire, c’est à cette situation déplorable d’un
grand nombre de nos frères que se rapporte ce qu’on a nommé
avec raison le problème social. »
Il continue bientôt après : « Et comme c’est ce qui constitue
principalement le nœud du problème social, le lecteur comprendra
que je ne puis entreprendre de le résoudre ici.
« Plût à Dieu que la solution ressortît de tout le livre, mais
assurément elle ne peut pas ressortir d’un chapitre. »
Mais Dieu n’a pas voulu que la solution du problème social
ressortît du livre de Bastiat, car elle ressort aussi peu de tout
le livre que de ce seul chapitre, et ces mots de Bastiat ne sont
qu’une manière d’éluder la solution du problème indissoluble
pour lui. Mais que l’on compare seulement ce que dit Bastiat
de cette loi du salaire de travail et ce qu’en dit M. Schulze, et
on verra en combien le disciple surpasse le maître. Beaucoup
de vrai, beaucoup trop de vrai en fait, dit Bastiat, et il pense