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« Il s’ensuit — dites-vous — que de l’accroissement des capitaux dépend l’augmentation du travail et du salaire des travailleurs, et que le salaire et le travail augmentent à moins que l’accroissement des travailleurs n’ait lieu en proportion encore plus grande que relie des capitaux. »

Vraiment ! à moins que ! à moins que l’accroissement des travailleurs n’ait pas lieu en proportion encore plus grande, le salaire monte. Mais si le nombre des travailleurs s’est agrandi en proportion encore plus grande, le salaire de travail ne monte pas, au contraire il baisse, bien qu’il ait peut-être haussé provisoirement.

Tout l’intérêt se concentre sur le point de savoir, si le à moins que a lieu ; c’est-à-dire, si avec l’accroissement des capitaux et la hausse des salaires, n’a pas lieu en effet un accroissement encore plus grand des travailleurs qui fait que le salaire de travail baisse et retombe encore plus bas.

Quand ma Lettre ouverte eut paru, le professeur Rau de Heidelberg fut engagé à s’opposer à ma loi du salaire de travail. On sentait que MM. Schulze, Faucber, Wirtb, Michaëlis ne pouvaient y suffire ; et on voulut m’opposer une autorité professorale.

M. le professeur Rau se décida réellement, par une déclaration dans le Journal allemand du Sud et dans la Vossische Zeitung, à me réfuter en apparence. Il le fit par le même à moins que ! Ma loi du salaire de travail était injuste, à moins qu’un trop grand accroissement de population n’ait pas eu lieu.

Ce trop grand accroissement doit-il avoir lieu ou non ?

Je répondis à M. le professeur Rau par une réplique du 10 mai 1863, dans la Vossische Zeitung,