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lement dans le Wurtemberg, la Bavière et Bade, M.Wirth déclara, après les tours et les détours les plus délicieux, et en déterminant le salaire de travail par le rapport de la prospérité industrielle avec le capital national, que la loi en question était une loi pourrie de Ricardo.

Du temps des épigones dans la période de Bastiat, grâce aux écrivains salariés de l’économie politique, on en était arrivé à traiter de cette façon méprisable le grand maître de l’économie bourgeoise Ricardo, parce qu’il leur était devenu gênant, par la franchise avec laquelle il énonce ses résultats scientifiques.

Rien ne pouvait égaler mon étonnement, lorsque, après avoir vu cette loi unanimement reconnue par toutes les autorités de l’économie bourgeoise, je la vis soudain aussi unanimement rejetée.

C’est pourquoi dans ma Lettre ouverte, j’ai tant insisté sur ce point, qui me paraît incontestable et qui est le seul sur lequel règne dans la science de l’économie libérale l’accord le plus rare.

Je ne connaissais pas assez l’habitude du mensonge et surtout l’impudence incomparable de la bourgeoisie.

Dans mon discours de Francfort j’en fis justice.

Je prouvai avant tout (Manuel des travailleurs, p. 5 et 6) que l’observation que m’avaient opposée MM. Wirth et ses collègues, que le salaire de travail était réglé par le rapport de la prospérité industrielle avec le capital national, ou par la demande et l’offre, voulait dire exactement la même chose que la loi que j’avais développée, et qu’on avait seulement masqué le tout sous des phrases hypocrites, trompeuses, incompréhensibles pour le peuple, et M. Max Wirth lui-même, depuis, n’a rien pu répondre à cette preuve.