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les grands bataillons de l’association des diverses branches de production et le bon marché qui doit en résulter, réduiront-ils vite à l’impuissance le génie spéculatif de tromperie que possède la bourgeoisie. Et la destruction de ce talent spéculatif serait un grand avantage sous le rapport moral, comme sous le rapport économique ; car il entraîne à sa suite une masse de faux frais, d’annonces, de réclames, de commis-voyageurs importuns, d’étiquettes trompeuses, de falsifications de la qualité des marchandises, de payements aux rédacteurs de journaux, de subornements, etc., etc. ; en un mot, de charlataneries de tout genre auxquelles chacun est plus ou moins forcé de recourir aujourd’hui, parce que son concurrent y recourt, ce qui fait que si l’on gagne dans les cas isolés, par contre au total ce système renchérit singulièrement la moyenne de la production.

Le changement de direction de la production qui serait le résultat des associations productives, deviendrait la source d’une autre grande richesse pour la société ; nous ne pouvons que brièvement le retracer ici. Ce sont les consommateurs qui dirigent, pour la plupart, la production des objets et la déterminent par leur demande. Les consommateurs sans moyens de payer (et toute la classe ouvrière d’aujourd’hui peut être mise dans cette catégorie pour tout ce qui dépasse les moyens d’existence indispensables) ne sont pas des consommateurs.

Tandis que par la distribution modifiée du produit de production les travailleurs seront convertis en consommateurs solvables, et dès lors les objets de production seront conformes aux besoins et aux goûts des travailleurs ; c’est-à-dire que la transformation suivante aura lieu : conformément aux