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l’article aux bains de Tarasp, où je me rendais alors, et là seulement, pour la première fois, j’appris à connaître à fond M. Schulze, sur le compte duquel je n’étais et ne pouvais être fixé jusqu’alors. Si, par les relations des journaux sur ses discours, il m’avait été possible de me faire une idée suffisante de ce que n’était pas M. Schulze, j’étais trop équitable pour vouloir en tirer un jugement sur ce qu’était M. Schulze. C’est seulement par l’écrit, publié par lui-même, que j’ai pu le faire avec connaissance de cause.

De retour à Berlin, en octobre 1863, je résolus de montrer ce qu’était M. Schulze et de joindre, autant que possible, à l’exposition critique de son économie, et de l’économie libérale en général, le développement théorique positif de quelques-unes des bases les plus importantes de l’économie politique, et de les lier dans cette analyse critique.

Il est vrai que j’ai écrit ces pages dans une agitation continue, au milieu des soucis et des fatigues de la direction et de la correspondance, qui me sont imposées par la Société ouvrière allemande, en outre, incriminé, en même temps, dans cinq procès résultant de mes écrits agitateurs, sans avoir, par conséquent, le loisir nécessaire pour exécuter un travail théorique. Néanmoins, j’espère que ni M. Schulze ni le public ne se trouveront déçus dans leur attente.

Quelques mots à propos de la dédicace :

Celle qui est adressée à la classe ouvrière allemande s’explique par elle-même ; quant à celle qui s’adresse à la bourgeoisie allemande, il est peut-être nécessaire de la motiver.

Ce livre fera plusieurs centaines de prosélytes, parmi les bourgeois, et cela, justement, parmi les plus intelligents et les plus capables. Un fait théo-