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traction faite de la répartition — de l’immense enrichissement positif de toute la société qui résulterait de ces épargnes de frais et de l’augmentation du profit de production amenée par ces grandes associations et par la concentration de la production ?

Vous voyez que non seulement la distribution serait réformée ; mais que, par la suppression de la production émiettée d’aujourd’hui, la production elle-même augmenterait à un degré inespéré[1].

Jetez ici un regard sur le marché universel ! Le marché universel appartiendra à la nation qui se résoudra la première à introduire cette transformation sociale en proportion grandiose. Il sera la récompense méritée de son énergie et de sa force de résolution. La nation qui, en cela, prendra l’initiative, occupera par le bon marché de la production concentrée, vis-à-vis des capitalistes des autres nations, une situation encore bien plus supérieure à celle que l’Angleterre occupe depuis si longtemps vis-à-vis des nations continentales par la plus grande concentration de ses capitaux.

Je vous ai déjà montré trois grandes causes de l’augmentation de richesses de toute la société, comme résultat des associations productives.

Voyons en une quatrième, une cinquième et une sixième.

Nous sommes bien aise de pouvoir noter ici que le plus moderne des économistes anglais, M. Henry Fawcett, se prononce très décidément pour les asso-

  1. Voir, sur l’enrichissement que donnerait la production concentrée par la suppression des frais d’expédition et de transport, le livre de sir William Petty, où il développe les avantages des grandes villes pour l’industrie et le commerce. (Several, Essays in Political Arithmetik, 4e édit. Londres, 1754, p. 29.)