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mais le pouvoir les empêcha bientôt de se réunir[1].

Mais le besoin de solidarité était trop vivant dans la classe ouvrière pour reculer devant les premiers obstacles créés par la police. En octobre 1849, ce besoin amena de nouveau la naissance de l’Union fraternelle des associations. Mais le 29 mai 1850, les délégués au nombre de quarante-neuf, s’étant réunis rue Michel-Lecomte pour examiner le rapport sur les travaux de la commission, furent arrêtés pendant la session, incarcérés à Mazas, et, après un emprisonnement de cinq mois, ils furent condamnés par la cour d’assises sous prétexte qu’ils avaient formé une société politique secrète[2].

Vous voyez, monsieur Schulze, que toute votre crapule[3] bourgeoise n’existe encore que grâce à la protection de police que lui accorde l’Etat.

D’abord, dis-je, cette organisation unitaire de toutes les associations du pays entre elles leur servirait au moins pour leurs renseignements mutuels sur l’état et les conditions de la production commune. Les livres de commerce de ces associations réunies et des commissions centrales chargées de l’examen de ces livres, serviraient bientôt de base réelle pour une statistique scientifique des besoins de production, et ainsi serait donnée la possibilité d’éviter la surproduction. Et tant que cela ne serait pas encore tout à fait possible, les surproductions seraient de simples productions anticipées : caries associations avec leurs puissants moyens ne seraient pas exposées à la nécessité de la vente de

  1. Lemercier, Études sur les associations ouvrières, p. 194.
  2. Bonaparte régnant et Dufaure gouvernant, (Note du traducteur.)
  3. Crapule est en toutes lettres, et en français, dans le texte allemand. (Note du traducteur.)