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2) Capital fixe. Ordinairement dans notre production industrielle il s’amortit aussi dans le courant de quelques années. Et l’avance de ce capital, comme je vous l’ai démontré dans mon Manuel des travailleurs (p. 46), pourrait être facilement effectuée par une Banque d’Etat, en sorte qu’on n’aurait aucun besoin de recourir aux finances nationales pour cette régénération du genre humain.

Je vous ai montré comment l’association productive apporterait à la société l’avantage infini de lui éviter le risque du capital et les pertes réelles de capitaux. Voulez-vous observer rapidement plusieurs autres sources de l’immense enrichissement de toute la société que ferait jaillir ce mode de production ?

Nous avons vu que toutes les associations ouvrières du pays seraient réunies dans une union de crédit et, du moins au commencement, les associations de la même branche de production dans une union d’assurance.

Vous comprendrez que tontes ces associations tendraient bientôt à une organisation unitaire entre elles, ne fût-ce, au moins au commencement, que pour se renseigner mutuellement sur l’état et les conditions de la production commune. (Ici, vous et tout votre monde de petits bourgeois, habitués, pour de bonnes raisons, à cachotter votre trafic, vous vous arrachez les cheveux de rage et de désespoir !) Aussi ce besoin de solidarité de la production dans la classe ouvrière s’est-il manifesté de suite à Paris en 1848. A la fin de 1848, les associations ouvrières de Paris nommèrent cent délégués dans le but de centraliser dans de certaines limites toutes les associations entre elles ; ces délégués se constituèrent en Chambres de travail ;