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quel vous et l’école libérale voulez fonder le profit du capital.

Le risque serait la principale et légitime raison du profit du capital !  ! Quand même ce serait vrai, ne voyez-vous pas que cela ne concerne que le monde actuel, et qu’il y a un moyen de donner à la production une forme qui fera disparaître tout risque et en même temps toute légitimité du profit du capital ? En d’autres termes : le risque n’est qu’un phénomène purement négatif. Il n’est que, comme je vous l’ai expliqué plus haut, la revanche conséquente de ce fait que le capital s’est fait acquéreur à la place du travail. Supprimez ce mal, et la vengeance négative que vous et les économistes libéraux, avec votre manière d’envisager le monde, transformez en raison légitime positive du mal, tombera d’elle-même !

Pièce par pièce, vous dis-je, s’écroule tout votre échafaudage, et cela si pitoyablement, que les yeux les plus faibles peuvent le voir ; car il en est de môme de la rémunération pour le travail intellectuel de la gestion des affaires qui, selon vous, constitue la nature du profit d’entreprise. Si véritablement messieurs les bourgeois ne tiennent qu’à leur salaire de travail intellectuel (qui en réalité n’est qu’une partie mesquine, tout à fait mesquine, du revenu d’entreprise d’aujourd’hui), ne voyez-vous pas, monsieur Schulze, qu’ils le trouveraient tout aussi bien et même plus abondant dans ces grandes associations ouvrières, et que par conséquent ils n’ont aucun motif de s’emporter contre cette mesure ? Car ces grandes associations auraient aussi besoin de gérants d’affaires, de directeurs industriels et de fabriques, de comptables, de caissiers, en un mot de tous les services intellectuels, et messieurs les bourgeois pourraient s’y rendre