Page:Lassalle - Capital et travail.djvu/271

Cette page n’a pas encore été corrigée

élu domicile, pour l’accomplissement de ce contrat, dans la prison de Clichy devenue disponible par la suppression de la prison pour dettes. Mais sous le prétexte que cette grande agglomération de travailleurs dans un seul endroit était dangereuse pour la tranquillité publique, quelques mois après la bataille de juin, ils furent expulsés de la maison de la rue de Clichy, et la ville, en leur payant une indemnité de 30.000 francs, rompit honteusement le contrat conclu avec eux. Il ne fut même plus question d’une subvention[1].

De même toute la corporation des ferblantiers-lampistes, depuis le 12 mars 1848, avait voulu former une association ; mais l’appui de l’État leur fut également refusé[2].

Vous voyez donc que le prolétariat lui-même tend énergiquement à concentrer toujours dans une ville toute la branche de production en une seule association. En outre, l’Etat seconderait cette tendance en ne faisant dans chaque ville qu’à une association de chaque branche de métier le crédit nécessaire, et en en laissant naturellement l’entrée libre à tous les ouvriers de ce métier.

Il ne viendrait certainement pas à l’esprit de l’État de produire dans le monde travailleur les mêmes phénomènes qui caractérisent la bourgeoisie et de convertir les travailleurs groupés en petites sociétés rivales, en bourgeois concurrents. Ce serait bien la peine ! En un mot, les associations productives (comme je l’ai suffisamment démontré

  1. Voir Lemercier, ibid., p. 136-145. J’insiste sur cette observation que le vicomte Lemercier, auquel je m’en rapporte pour ce qui précède et d’autres faits suivants, est un réactionnaire, et qu’en somme il est défavorable aux associations des travailleurs.
  2. Lemercier, ibid., p. 146-149.