Page:Lassalle - Capital et travail.djvu/267

Cette page n’a pas encore été corrigée

de la société ouvrière de Berlin du 21 juin 1863 (voir V olckszeitung du 23 juin 1863), vous avez fait part de l’obtention de 100.000 thalers venant de possédants, pour faire naître de pareilles associations. II est vrai que, depuis, on n’en a plus entendu parler, et on ignore quelles sont les associations productives qui ont été fondées avec cet argent. Mais, abstraction faite de cela, ne voyez-vous pas que dans ce cas vous avez abandonné votre principe de l’aide-toi, dont vous avez reconnu la fausseté et l’impossibilité, et que vous m’avez accordé par là tout ce que je pouvais désirer ?

Ainsi, vous avez reconnu que l’état travailleur ne peut progresser par le seul aide-toi, bien que vous le donniez continuellement y dans votre Catéchisme^ comme une condition absolue[1]. Puisque vous

    quand la donnée théorique se joint à l’agitation pratique, que peut avoir lieu le développement de l’augmentation de production comme résultat de l’association. Je vais l’exposer brièvement dans ce qui suit ; quant aux causes de cette augmentation qui se présentent d’elles-mêmes à l’esprit, telles qu’un plus grand zèle et l’épargne des matériaux de la part des travailleurs, en suite de leur propre intérêt, etc., etc., elles peuvent être facilement omises. Comme bannière d’agitation doit servir la réforme de la répartition du produit de production et non pas l’augmentation de la production ; premièrement parce que l’association productive est la mesure matérielle et pratiquement saisissable, dont cette augmentation n’est que la conséquence — et non le contraire ; secondement, précisément parce que la réforme de la répartition du produit de production est un appel agitationiste matériellement concevable, il est susceptible de s’emparer des masses et de les mettre en mouvement. L’augmentation de la production, au contraire, en comparaison de la réforme de répartition, est déjà une réflexion savante, et quiconque nourrit de telles réflexions doit avoir assez de force de pensée pour voir lui-même qu’elle doit être la conséquence d’une association productive.

  1. Voir, par exemple, Catéchisme, p. 8l : « Forts du senti-