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La division du travail est déjà en elle-même un travail commun, un concours social pour la production. Ce qu’elle est en elle-même doit lui être appliqué. Ainsi dans la production générale il est nécessaire d’annuler les avances individuelles de production (en suite desquelles tout le produit de production et l’excédant sur l’entretien des travailleurs revient à l’entrepreneur), d’exercer le travail commun de la société sur la base de déboursements communs et de partager le produit de production entre tous ceux qui y ont contribué dans la mesure de leurs services.

Le moyen transitoire le plus modéré, le plus facile, ce sont les associations productives des travailleurs avec le crédit de l’État.

Et c’est pourquoi ces associations doivent se faire et elles se feront, monsieur Schulze, quand vous et tout le monde en devriez crever de dépit : car notre peuple souffre la faim et s’abrutit ! Il est déjà abruti au point de vous prendre pour un champion de ses droits, et vous comprenez, monsieur, cela ne doit pas être !

C’est là le moyen transitoire le plus modéré ; mais ce n’est nullement encore, comme je l’ai fait ressortir dans mon Manuel des travailleurs (p. 41), la solution de la question sociale qui demande le concours de générations ; mais c’est le grain organique de sénevé dont la vitalité irrésistible se développe d’elle-même[1]

  1. C’est précisément parce que ce moyen transitoire est si facile et si réalisable en pratique, et qu’en outre il renferme en soi le germe organique de tout développement ultérieur, que ma proposition a soulevé dans tous les journaux les cris de rage de la bourgeoisie et a rendu possibles par là les grandes proportions que mon agitation a prises. Cela n’aurait pas eu lieu, si j’étais allé plus loin et si j’avais posé une réclamation