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courant d’opinion publique qui se produit par chaque bavardage de journaliste et par chaque dépêche menteuse, par chaque emprunt à Paris ou à Londres, par les récoltes de grains au Mississipi et les mines d’or de la Polynésie, — en un mot par chaque événement objectif et toutes sortes de mouvements purement objectifs de la société comme telle, dans le domaine politique, financier ou mercantile, etc., se déterminent journellement à la bourse le mien et le tien des individus. Mais ce qui devient évident ici, n’est pas quelque chose de particulier ou de spécifique, non, ce n’est qu’un tableau, plus transparent, de ce que nous avons vu au commencement dans les valeurs de biens-fonds et des établissements, dans la hausse et la baisse des prix de produits agricoles et industriels, etc., etc. Là aussi, par les enchaînements sociaux de tous genres et la valeur d’échange qu’ils déterminent, le mien et le tien dans la société varient à tout moment, et, d’après les mouvements objectifs de la société elle-même, toute propriété individuelle est toujours répartie de nouveau d’une manière tout à fait impersonnelle.

Comment définiriez-vous le socialisme, monsieur Schulze ? Evidemment ainsi : Partage des propriétés par la société.

Eh bien, c’est précisément aujourd’hui que cet état de choses existe, comme je vous l’ai démontré.

C’est précisément aujourd’hui que, sous la simple apparence de la production individuelle, règne une répartition de propriété continue, toujours déterminée à nouveau par le hasard, par les mouvements purement objectifs de la société, une répartition de la propriété de par la société. C’est précisément aujourd’hui que règne un socialisme anarchique !