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comme premier principe, que chacun appelle sien ce qui n est pas le résultat de son travail.

C’est le ricanement du chœur des démons en iace du capital qui veut se démener dans la personne du capitaliste, comme individu autonome, dans un état de choses qui, a priori, repose sur la disindividualisation de toute propriété.

N’est-ce pas comique, monsieur Schulze, de voir MM. Bastiat, Thiers, Troplong, etc., bref, tous les économistes et les juristes qui entrent en campagne contre les socialistes, justifier toujours la propriété d’aujourd’hui en la désignant comme les fruits du travail du possesseur, tandis, au contraire, comme nous venons de le prouver fondamentalement et sans possibilité d’objection, que chacun appelle sa propriété ce qui n’est pas le produit de son travail.

N’est-il pas bien risible de voir ces messieurs recourir pour justifier cette propriété à l’idée qui lui est diamétralement opposée ?

La propriété est devenue l’appropriation du bien d’autrui[1], c’est la thèse dans laquelle pourrait se résumer notre démonstration critique !

Chaque état social tend à développer des phénomènes dans lesquels ce qui forme sa base fondamentale s’exprime de la manière la plus nette et la plus transparente.

Le phénomène le plus clair de l’état actuel, c’est Vagiotage et la bourse, c’est le placement des richesses en actions, en titres de crédit, ou sur l’Etat.

Par un événement quelconque, en Turquie ou au Mexique, par la guerre ou la paix, et non seulement par la guerre et la paix, mais par un simple

  1. « Das Eigenthum ist Fremdthum geworden. » Jeu de mots qu’on ne peut rendre littéralement. (N. du T.).