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liste n’a pas confisqué l’utilité de la valeur, de la gravitation, de l’électricité, il a, ce qui est tout aussi mal, confisqué à son profit exclusif l’utilité de la division du travail et de sa productivité toujours croissante — de cette grande loi sociale naturelle. Dans le fond, c’est même bien pis, car si quelqu’un, par exemple, s’était emparé du soleil et se l’était approprié, il ne se serait approprié qu’une chose, qui selon les juristes romains, res nullius, n’est ni la propriété ni le produit de personne. Tandis qu’en s’emparant des avantages d’une loi sociale naturelle les capitalistes s’emparent directement des produits du travail des autres^ ils s’approprient la force du travail humain et sa productivité toujours croissante !

Par la scission fondamentale entre le travail et la productivité échue à l’instrument de travail devenu autonome, est créé nécessairement un état social de propriété où chacun n’appelle sien que ce qui n^est pas le produit de son travail !

Ceci pourrait paraître d’abord concerner seulement le capital et le travail, les capitalistes et les travailleurs les uns vis-à-vis des autres. Mais ce serait une grande erreur et une impossibilité. Le principe sur lequel repose un état social de production, doit passer par toutes ses sections et se réaliser également dans la classe des entrepreneurs et des capitalistes elle-même.

Et c’est ici que vous devez vous souvenir de ce que je vous ai expliqué au commencement de ce livre sur les enchaînements sociaux, moyennant lesquels chacun est responsable de ce qu’il n’a pas fait ; exactement comme nous venons de voir la raison de cette fatalité dans ce fait que chacun appelle sien, ce qui n’est pas le produit de son travail.

Ce n’est qu’à ce moment que ce développement