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résulte évidemment que tout l’excédant du revenu de la production, acquis par la vente des produits et qui surpasse l’entretien nécessaire des travailleurs pendant la durée de la production, reste entre les mains de l’entrepreneur qui, d’après de nouvelles lois que nous ne pouvons pas examiner ici, le partage entre lui et le capitaliste. (Intérêt et rente foncière au propriétaire du fond, sur les lois desquels nous pouvons encore moins nous arrêter ici.)

Tout l’excédant du produit de travail sur l’entretien nécessaire usuel chez le peuple revient au capital dans ses diverses formes : — C’est la prime du capital.

Vous connaissez, — pardon M. Schulze, si pour la forme je vous traite parfois en homme qui comprend quelque chose dans les choses économiques — vous connaissez l’intéressante catégorie économique des physiocrates, nommée l’excédant du produit. Les physiocrates appelaient productif seulement le travail qui rapportait un plus grand revenu que celui dont le travailleur avait besoin pendant la durée du travail pour son entretien nécessaire. Ils appelaient stérile tout travail qui ne procurait que cet entretien. De ce principe, les physiocrates tirèrent la fausse conséquence qu’il n’y avait que l’agriculture qui soit productive, et que tout travail industriel est stérile. Mais le principe lui-même est assez juste dans les circonstances actuelles. Si le travailleur doit toujours laisser entre les mains d’autrui cette partie du produit de son travail qui n’est pas absorbée par ses besoins d’existence, partie de produit qui va toujours en grossissant et dont le placement est toujours productif, tandis que lui, le travailleur déshérité, ne profite en rien de ce produit sans cesse