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père n’a plus besoin de gagner dans ces brandies de fabrication, l’entretien complet d’une famille moyenne, mais qu’il peut se contenter de moins, puisque les enfants contribuent à leur propre entretien [1]

Ainsi parle et agit le marché ! Et il ne peut pas parler autrement, sous la loi de la concurrence libre qui domine son langage et qui pour vous et votre clique est ie cri de guerre, le service divin que vous voudriez introduire dans tous les rapports moraux et humains !

De tous ceux qui livrent au marché leurs marchandises, le travailleur qui livre sa marchandise, le travail, est placé le plus défavorablement dans la concurrence ; ceci ne demande môme aucune explication. Où en arriveraient les vendeurs des marchandises, s’ils n’étaient pas en état de résister une, deux ou trois semaines en face d’une demande désavantageuse pour leur prix ?

Le vendeur de la marchandise travail n’est pas en état de le faire. Il doit rabattre, forcé qu’il est par la faim !

Cette marchandise, dans ses oscillations, hausse beaucoup plus difficilement et dans une proportion beaucoup moins considérable[2], et lors même qu’elle

  1. Sir James Stewart ne connaissait pas encore le travail des enfants dans les fabriques, mais comparez son raisonnement : Comment un homme marié, qui a des enfants à nourrir, peut-il disputer cet avantage à celui qui n’a que le souci de soi-même ? Le célibataire force ainsi les autres à mourir de faim (the unmarried therefore force the others to starve) et la base de la pyramide s’est rétrécie (Principl. T. I, p. 93, éd. Bas).
  2. Comp. Histoire des prix Tooke, éd. Asher. T. I, p. 209 ; « En suite de toutes les expériences, soit qu’elles résultent de nouvelles observations, ou de témoignages historiques, on peut admettre comme certain que, parmi tous les objets d’échange, le salaire de travail est le dernier qui hausse en suite d’un