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à-dire, les bras des travailleurs européens. II n’a qu’une mesure et qu’une conscience : la demande et l’offre, dont le rapport est déterminé, en dernière instance, par les frais nécessaires de production.

D’après cela, combien pourrait coûter au marché, en moyenne, un travailleur, M. Schulze ?

Evidemment une somme égale à l’entretien habituel de tout autre travailleur et de sa famille ! Donnez-lui de quoi satisfaire à cette nécessité et soyez sans souci, il produira assez d’autres travailleurs, bien que ce ne soit pas précisément pour favoriser l’entrepreneur ! Il n’a pas même besoin, comme les autres fournisseurs du marché, d’être stimulé par l’appât du profit à la production de cet article !

Le salaire de travail réglé par la concurrence libre ou les frais de production du travail consistent donc précisément dans les frais de production du travailleur ![1]

Quand l’usage s’introduit de faire travailler les enfants dans les fabriques, le marché commence de nouveau à calculer. Il trouve que le travailleur--

  1. L’économie bourgeoise le sait parfaitement et l’a développé assez clairement. « Qu’on diminue, dit Ricardo, (t. II, c. 30, p. 253, éd. Const.) les frais de fabrication des chapeaux et leur prix baissera au prix naturel (prix de coût), bien que la demande de chapeaux serait double, triple ou quadruple. Qu’où amoindrisse les frais d’entretien des hommes, en diminuant le prix naturel de la nourriture et des vêtements nécessaires à la vie, et l’on verra les salaires de travail baisser, quand même la demande de bras augmenterait considérablement. » Voyez J. B. Say et la longue suite de citations que renferment les endroits allégués (p. 2, N. 3). Déjà sir James Stewart, dans ses observations sur le principe de la population, l'a clairement vu. Voyez, par exemple, Principl. of pol. ce. T. I. lib. I, c. 4, 5, 12, 20, etc.