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rapport industriel, ni sous le rapport agricole, sur le terrain des privilèges particuliers. Toutes les distinctions et toutes les conditions juridiques ont disparu pour faire place à une seule condition purement positive, celle d’avoir en mains l’avance nécessaire à la production : le capital.

Toutes les limitations dans la production supprimées, ce sont les services de la division du travail qui dominent, et la production se décompose en une série infinie d’opérations partitives et de productions en masse pour le marché universel, qui toutes se résolvent en valeurs d’échange, de sorte que, comme nous l’avons exposé plus haut, chacun produit à présent ce qu’il n’emploie pas et ce qu’il ne peut pas employer, ainsi qu’à l’opposé des services et de la production des valeurs d’usage directes (production naturelle) du moyen âge, les choses circulent désormais toujours et indéfiniment à travers la forme argent, et la valeur d’échange est devenue l’état réel des choses, devant lequel leur véritable raison d’être, la valeur d’usage, s’est retirée dans l’ombre et ne trouve plus de place dans le système des conditions économiques. Il en est de même de la production agricole comme de la production industrielle qui marque toute notre époque de son caractère dominant. Car celui qui produit à présent du blé pour le marché universel, et non pour son propre usage et celui des cercles de débit voisins, et par conséquent ne peut plus remplir ses propres obligations en livraisons naturelles, celui-là dépend (qu’il soit grand ou petit producteur) des prix des grains de Londres et d’Amsterdam, de Berlin, de Cologne et de Paris. Le grand agriculteur, celui qui produit avec un grand capital pour pouvoir couvrir ses grands frais et ses déboursements, et pour pouvoir