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Le capital-embryon du moyen âge est successivement enfant et adolescent, et il va attendre ]e moment d’avoir la force de briser ses chaînes pour se manifester homme fait, capital développé !

Chaque événement, chaque découverte et invention, chaque progrès dans la division du travail, chaque épargne de frais dans la production, chaque élargissement du cercle de débit, les instruments de production, bref tout le développement bourgeois concourt à ce qu’on ne puisse absolument plus produire dans les anciennes conditions[1].

L’adolescent, peu à peu devenu fort, brise enfin ses chaînes[2] ; la Révolution française éclate ; toutes les limitations juridiques disparaissent ; la concurrence libre est conquise et le géant déchaîné le capital — se dresse, pour la première fois, devant nous, dans sa réalité vivante développée. La liberté bourgeoise est conquise, et cette liberté consiste en ce qu’il est légalement permis à tout le monde, sans distinction, de devenir millionnaire.

Observons en peu de mots les traits distinctifs de cette nouvelle période, sur lesquels repose la force capitalisante de la production, et qui se résument tous (comme ils en découlent), dans la concurrence libre.

Le producteur bourgeois n’est plus, ni sous le

    le capital d’un pays uniquement dans son argent. Cette conception découle simplement de la réalité historique qui la précédée, comme c’est plus tard le cas dans le système industriel (Adam Smith).

  1. Voir à ce sujet mon Programme des Travailleurs, p. 10-18.
  2. Voir surtout le Manifeste des Communistes, par Marx et Engels (1847), reproduit dans l’Histoire du Socialisme, de B. Malon, p. 410-419. (Note du traducteur.)