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le maître est un thaler mort qui ne fait pas de petits. Il est excellent comme moyen de consommation, ou pour être conservé, comme trésor pour une consommation ultérieure. Mais il n’a pas encore acquis sa force vivante, génératrice. Le revenu de la production dans l’industrie s’écoule donc, comme chez le propriétaire foncier, en moyens de consommation.

Il y a au moyen âge un seul point où le capital commence à se développer comme tel. C’est le commerce universel qui a lieu principalement avec l’Orient par l’entremise des Vénitiens. Dans les temps ultérieurs du moyen âge ces démarcations statutaires limitantes se détachent ici en partie ; et celles qui restent encore ne peuvent pas étouffer dès sa naissance la faculté génératrice, qui s’accroît sans cesse, du capital.

Quand les Portugais eurent ouvert la voie maritime des Indes parle doublement du cap de Bonne-Espérance, les Fugger[1] d’Aushourg gagnent, dans une seule expédition qu’ils y envoient, outre la couverture des frais de 100,000 ducats, un profit net de 175,000 ducats (175 pour 100)[2].

Des gains énormes de ce commerce universel se développèrent aussi les gains de l’usure financière qui, pendant longtemps, fut exercée au moyen âge, principalement sous la forme de prêts snr gages et sur hypothèque[3].

  1. Riche famille de Souabe, qui fit de tels gains dans le commerce, qu’elle put faire des avances considérables aux empereurs d’Allemagne dans les dernières années du quinzième siècle. (Note du traducteur.)
  2. S. v. Stramberg, Art. Fugger bei Ersch und Gruber.
  3. Dans cette connexion, l’origine historique de croissance naturelle dans le système mercantile d’autrefois se manifeste d’elle-même, c’est-à-dire dans cette école économique qui voit