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maître de son métier dans cette ville, c’est-à-dire le nombre d’auxiliaires qu’un maître peut avoir dans un métier est juridiquement défini dans chaque ville, pour chaque métier.

Il est clair qu’avec ces deux limitations on ne peut pas même songer à une capitalisation du revenu de la production.

Les inventions les plus ingénieuses doivent se briser contre cette démarcation juridique des différentes branches de travail qui ne souffre aucune agglomération entre les mains d’un seul et même fabricant ; cette démarcation empêche la production à bon marché et avec celle-ci la production en masse qui aurait entraîné un bon marché plus grand encore[1]. Et si malgré tout cela, malgré toutes les limitations juridiques qui gênent le producteur industriel dans le choix de son travail, dans les prix, etc., il réussissait à gagner plus que le maître son voisin, — que peut-il entreprendre avec ce revenu de sa production ? Il ne peut pas l’employer productivement dans sa propre production parce qu’il ne peut pas augmenter ses forces de travail déterminées par les statuts pour tous les maîtres ; il ne peut pas augmenter le nombre do ses auxiliaires, et, par conséquent, il ne peut pas agrandir son entreprise. Pour cette même raison il ne peut pas le prêter au maître son voisin ni à d’aures maîtres du différents métiers, qui pour cette même cause ne peuvent pas augmenter leur production.

De cette manière, dans la production industrielle du moyen âge, la faculté de capitaliser le revenu de la production est annulée. Le thaler gagné par

  1. Comp. mon Programme des Travailleurs, p. 16-18. Editions Zurich, Meyer et Zeller