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En apparence, dans les villes, le bourgeois et maître du moyen âge se trouve dans une tout autre situation que le propriétaire foncier.

Mais, en réalité, ce sont les mêmes conceptions, qui produisent le même résultat caché, quelquefois sous d’autres formes.

Je ne m’arrête pas aux premiers temps du moyen âge, quand la production se faisait dans les villes par des patriciens, moyennant leurs artisans-serfs (v. plus haut, p. 124) cette production étant aussi basée sur la domination. Je ne veux examiner que les temps postérieurs, quand l’organisation des corps de métiers s’est déjà développée. Je ne veux pas non plus entrer dans les détails pour ne pas vous fatiguer.

Un rapide coup d’œil vous fera tout comprendre.

Le maître de jurande qui a son droit de maîtrise parce que son père était déjà pelletier[1], ou parce qu’il répond à une des autres conditions particulières, à la multiplicité desquelles l’organisation des jurandes du moyen âge a enchaîné le droit de maîtrise, ce maître exerce cette production à raison d’un droit particulier, d’une prérogative particulière, et non, comme le fabricant actuel, simplement en vertu de rapports positifs.

Mais s’il est privilégié, c’est-à-dire s’il possède des privilèges particuliers, il y a nécessairement, — cela va de soi, — à côté de lui d’autres personnes particulières qui, en cette qualité, doivent

  1. Ainsi, en 1352, Ins corps de boulangers de huit villes, entr’autres aussi ceux de Francfort-sur-le-Mein, établirent, par un contrat conclu entre eux, un châtiment pour le cas où un maître enseignerait à un garçon le métier de boulanger, si ce dernier n’était pas né pour ce métier. Voir dans Kriegl, Discordes des bourgeois de Francfort au moyen âge et leur situation. (Francfort, 1868), p. 388.