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C’est un homme riche, très riche, mais il ne peut pas — ce qui fait son malheur quand vous le comparez à votre ami Reichenheim — et ce qui les distingue en même temps — c’est qu’il ne peut pas capitaliser le pet ! Ainsi ni pet ni gambades de bouc, ni les obscénités, ni les services de messages, ni la cire, ni les œufs, et non plus les poules, le miel, les bœufs, les plats, les assiettes, le lin, la toile, les gobelets, les cerceaux, les barils, les pelleteries, les chaudrons, le saumon, les étoffes de laine, le vin, la bière, les selles, etc., etc. ; encore moins les services que les jaugeurs, les encaveurs, les charrons, les tanneurs, les maçons, les forgerons, les orfèvres, les graveurs et les peintres, etc., sont obligés à lui rendre.

Avec toutes ces choses, il peut mener une vie joyeuse et magnifique. Ainsi fait-il ! Car Maurer a raison quand il dit[1] : « Dans un temps où la poésie n’avait pas encore disparu delà vie, comme de nos jours, où elle est remplacée par la raison glacialement froide, par l’esprit calculateur avant tout, dans un temps pareil c’était un besoin pour chacun, après avoir passé la journée à chevaucher, chasser ou faire des exercices, ou en occupations plus sérieuses, de se récréer le soir par la musique et la danse, ou du moins par les plaisirs d’une société joyeuse. « Et il cite les jolis vers de Tristan (3725-30) :

Le jour il faut chevaucher, chasser,
La nuit rentrer à la maison,
S’occuper de choses joyeuses ;
Jouer de la harpe, danser, chanter
Tu le peux, fais-le pour moi.
Je peux jouer, je Iq ferai pour toi.

  1. Geschichte der Frohnhöfe, t, II. p. 190.