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fers de chevaux et des clous[1]. Dans les temps les plus reculés du moyen-âge, s’il y avait dans les terres seigneuriales des artisans et des artistes de tout genre (mecanici et artifices), des bouchers (carnificer), des corroyeurs (cerdones), des tonneliers (doliatores), des pelletiers (pellifices et pelliparii), des charrons (curifices et carpentarii[2]), des merciers (insistores), des architectes (æditui), des tailleurs de pierres et des maçons ( cœmentarii et lacipidæ), des peintres (pictores) et même des marchands (negotiatores), des orfèvres (aurifices) et des graveurs en bois (lignorum cæsares[3]), tous étaient obligés de travailler pour lui ; en général le seigneur féodal avait droit à un ouvrier de tous les métiers établis dans sa propriété foncière, — n de tout métier un artisan » — et lorsque à une époque plus avancée du moyen-âge, les artisans et les artistes cessent d’habiter les manoirs, ils doivent, en souvenir de ce rapport originel, livrer ou faire livrer au suzerain, par leurs subordonnés, des produits de leurs métiers, des couteaux de toutes sortes, des ciseaux et des tenailles (cultelli, rosaria forcipes et forfices), des pioches et des haches (picarii), des plats (scutellae), gobelets (picaria), de la vaiselle de tous genre (craterœc), des selles et autres ustensiles (sellacet cœtera ustensilia[4]). Quand le boucher vend un bœuf, la langue et les pieds reviennent de droit au seigneur ; il prélève des taxes équivalentes sur le vin, la bière et les autres

  1. Maurer, Geschichle der Frohnhöfe, 1862, Bd. II, p. 523 ; Trier. Weisthum, X, 8-10. 3.
  2. Voir Ducange, s. v. currifices.
  3. Voir Maurer, T. II, p. 316.
  4. Voir das Korveische Güterverzeichniss bel Kindlinger, Münster. Beitrage II, 116, 133, 228, 126, 223, 143. — Ducange, s. V. pica.