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position entre la conception antique et la conception Bourgeoisie de l’intérêt ; chacune des deux est définie par le caractère économique du prêt, dominant à son époque, et trouve ainsi après un véritable examen historique sa solution naturelle.

Ainsi quand l’occasion pour un placement productif d’argent commence à se présenter de plus en plus sous la forme du prêt, il trouve un puissant obstacle dans l’interdiction religieuse et dans la conception morale du peuple qui combattent dans la pratique ses progrès. Le placement de fonds dans la production d’autrui — l’ancien propriétaire étant, comme je l’ai dit, un maître et non un capitaliste — ne forme qu’une partie relativement très insignifiante des anciens placements de fonds. « Beaucoup le biens-fonds et un peu de rentes » voilà ce qui constitue beaucoup plus tard, au temps de Pline, la fortune d’un sénateur romain[1]. Même pour un homme d’une richesse proverbiale comme Crassus (sa fortune estimée parles anciens à 7100 talents, — le talent d’alors valant à peu près 1400 thalers ; constitue la somme de 9 940 000 tha1ers[2]). Plutarque dit en faisant l’inventaire de ses biens, de ses mines d’argent, de ses terres et de la quantité d’esclaves qui les cultivaient, de ses maisons, etc. » Tout cela n’est rien encore en comparaison de la valeur de ses esclaves domestiques ; il en possédait un très grand nombre et d’excellents, parmi lesquels il avait des lecteurs, des scribes,

    Si le débiteur déclare plus tard que l’entreprise n’a pas rapporté ce gain, il n’est pas obligé de payer la somme convenue ; mais il perd à l’avenir tout crédit.

  1. Plin. Epp. III, 19. Sum quidem prope totus in prædiis ; aliquid tamen foenere.
  2. Le thaler vaut 3 fr. 75. (Le trad.)