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vail, dans lesquelles on peut même échanger, mais dans lesquelles néanmoins, il n’y a pas encore de capital.

En suite de nos expositions précédentes (page 130 et suiv.) vous vous dites peut-être ici : quoiqu’il y ait des instruments de travail, il n’y a pas encore de capital, parce qu’il n’y a pas de division de travail ; c’est pourquoi, ce n’est que l’instrument de travail dans la main du travailleur, on en d’autres termes, ce n’est que le travail lui-même qui est productif.

Il en découle la proposition suivante : la productivité autonome de capital, sa productivité dans la séparation du travail n’est possible que sous un système de division du travail dont il est le résultat.

Jetez un coup d’œil sur les États civilisés de l’antiquité. Il y règne une certaine division de travail quoique nulle en comparaison de celle d’aujourd’hui, et une grande richesse. Mais vous voyez l’antique propriétaire posséder les biens-fonds, les esclaves et tous les instruments et les produits de travail.

Cet homme est-il un capitaliste ? Non, monsieur Schulze. Quand vous contemplez un ancien schah de Perse, auquel appartiennent non seulement tout le pays qu’il gouverne, mais aussi toutes les richesses et tous les hommes qui s’y trouvent, direz-vous : cet homme était un grand capitaliste ? Certainement non ! Car vous sentirez qu’il a été plus que cela.

Il en est de même de l’ancien propriétaire. Celui à qui appartenait de droit non seulement l’instrument de travail, mais le travailleur lui-même, ne peut pas être appelé un capitaliste ; car sa part dans le produit de la production sociale est basée, non sur sa possession dés instruments de travail, mais